Qu’est-ce que la thérapie comportementale et cognitive ?
Recommandées par la Haute Autorité de Santé pour le traitement de nombreux troubles, les TCC sont basées sur une démarche de résolution de problèmes. Le thérapeute accompagne le patient pour identifier les façons de pensée destructrices et les comportements-problèmes et les remplacer par des pensées plus objectives. La thérapie comportementale et cognitive est donc un traitement de la souffrance psychique qui émane directement de la méthodologie expérimentale.
Elle repose sur une modélisation du fonctionnement humain basée sur les théories de l’apprentissage.
Caractéristiques des TCC
Les thérapies comportementales et cognitives présentent 3 caractéristiques spécifiques :
- Elles s’intéressent aux causes actuelles du comportement qui pose problème ;
- La modification durable du comportement inadapté est considéré comme un critère de réussite de la thérapie ;
- La méthodologie appliquée est objective et donc reproductible par d’autres thérapeutes à destination de patients présentant des troubles similaires.
La genèse des TCC
L’histoire de la thérapie cognitive et comportementale est composée de 3 phases distinctes qui ont permis d’améliorer et d’affiner la méthodologie, au gré des recherches :
1) comportementale
Elle s’établit sur les grands modèles de la psychologie expérimentale :
- classique (Pavlov) : les travaux du médecin russe, Pavlov, au XIXe siècle, ont montré que le conditionnement était une procédure garantissant à un stimulus neutre d’induire une réponse réflexe, non induite naturellement ;
- instrumental ou opérant (Skinner) : le psychothérapeute Skinner développe sa théorie selon laquelle un apprentissage peut être obtenu par l’utilisation de renforcements positifs (récompenses) et négatifs (punitions).
2) cognitive
L’approche cognitiviste se développe dès les années 1970, avec trois théoriciens :
- Beck et sa triade cognitive dépressive : Aaron Beck observe en 1976, différents types de pensées négatives présentes dans la dépression (sur soi, sur le monde et sur l’avenir). Il en extrait des cognitions conscientes et inconscientes et l’existence de pensées automatiques et de dialogue interne chez les personnes dépressives. Il considère qu’en travaillant sur ces phénomènes, l’individu peut guérir ;
- Bandura : la théorie sociocognitive du canadien Bandura met l’accent sur les relations de l’homme avec son milieu dans les apprentissages et fait le lien entre les behavioristes et les cognitivistes ;
- Ellis et la rationnalité émotive : inspiré de la psychanalyse, le travail de Albert Ellis part du postulat que les difficultés rencontrées proviennent, non pas des évènements, mais de la façon dont les individus les perçoivent et ce qu’elles en attendent (attentes disproportionnées, croyances irrationnelles).
3) émotionnelle
La troisième phase débute avec le travail du psychologue américain Steven Hayes. Il souligne l’importance d’impliquer les émotions dans la démarche. Il est le cofondateur de la thérapie d’acceptation et d’engagement. Cette 3ème phase permet de donner naissance à la MCBT.
Développée par Segal, Teasdale et Williams, elle constitue une adaptation du programme MSBR (crée en 1979 par Kabat-Zinn) en y intégrant des éléments de thérapie cognitivo-comportementale. Les travaux de Miller sur le Biofeedback ont aussi ouvert les TCC au champ psychosomatique. Les thérapies comportementales et cognitives contemporaines résultent de ces multiples apports complémentaires.
Quelles sont les techniques utilisées ?
Elles sont nombreuses et ont en commun la position d’acteur du patient :
La journalisation
Également appelée thérapie par l’écriture, cette technique offre la possibilité de se distancier de ses pensées en les écrivant quotidiennement dans un journal. Elle vise la conscientisation de leur inadaptation et les modifie.
La thérapie par exposition en réalité virtuelle (TERV)
Il s’agit de techniques qui se caractérisent par une immersion virtuelle dans les situations anxiogènes. La qualité de l’exposition est telle que le cerveau acte pour réelle les situations. L’efficacité des exercices pratiques en est augmentée.
L’analyse fonctionnelle
Elle est fréquemment utilisée en début de thérapie pour mettre en place des stratégies thérapeutiques adaptées. Plus précisément, il s’agit d’un outil interactif qui relie ces comportements aux cognitions et aux émotions du patient, à ses antécédents et à leurs conséquences. Cela personnalise la thérapie.
La relaxation
C’est une technique permettant d’envisager plus sereinement une situation anxiogène en calmant le corps et le mental. Allégé de ses manifestations d’angoisse, le patient est plus réceptif et plus efficace dans la compréhension de ses difficultés et la dynamique de changement.
À qui s’adressent les TCC ?
Les TCC sont destinées à toute personne, enfant, adolescent ou adulte ayant un problème psychologique qui perturbe son quotidien et qui ne trouve pas de solution. L’aide d’un thérapeute est alors nécessaire pour retrouver un bien-être.
Les TCC sont notamment particulièrement conseillées pour traiter :
- L’anxiété ou la dépression ;
- La phobie ;
- Les troubles de l’humeur ;
- Le stress post-traumatique ;
- Les obsessions et compulsions ;
- Les addictions ;
- Les troubles du comportement alimentaire ou sexuel ;
- Les troubles du sommeil ;
- les problèmes de couple ;
- Les comportements agressifs et/ou violents.
Les approches les plus efficaces
Voici les diverses thérapies existantes :
La thérapie des schémas
Elle a pour objectif d’aider à se débarrasser des souvenirs, croyances, sensations et émotions dont l’origine remonte à l’enfance et qui provoquent des scénarios de vie répétitifs et dysfonctionnels.
La thérapie ACT
Elle aide à mieux connaitre ses valeurs et d’instaurer des changements comportementaux. Son but est aussi d’apprendre à la personne à accepter les pensées et émotions négatives qu’il ne peut pas changer.
La thérapie de la pleine conscience (MBCT : Mindfullness Based Cognitive Therapy)
Elle a pour but de développer une attitude d’attention, de présence et de vigilance dans l’ici et maintenant. L’attention est tournée autant vers l’intérieur que extérieur.
Comment se déroule une TCC ?
Lors de la première consultation, le thérapeute écoute le patient s’exprimer quant à sa souffrance et son désir de changer. Il lui propose ensuite une stratégie thérapeutique en précisant le nombre de séances approximatif et les principes de la thérapie cognitivo-comportementale.
Chaque consultation est structurée et comporte :
- Un point sur les tâches effectuées par l’individu depuis la séance précédente ;
- La définition du programme du jour ;
- Le déroulement de la thérapie ;
- Le retour global (feedback) du patient ;
- La mise en place d’une liste de tâches cognitives et comportementales à réaliser.
Quelle est la durée et le prix d’une TCC ?
Les TCC sont considérées comme des thérapies brèves par rapport aux thérapies d’inspiration psychanalytique. La thérapie comportementale et cognitive peut ne nécessiter que quelques consultations ou s’étaler sur plusieurs mois ou années. Concernant le tarif des consultations, comptez 50 à 70 € pour une séance de 45 mn à 1 heure. Les séances peuvent être prises en charge partiellement par votre mutuelle.
Quel thérapeute pour une TCC ?
Seuls deux professionnels sont apte à initier cette psychothérapie :
- Un psychothérapeute en ligne ou en cabinet inscrit auprès de l’Agence Régionale de Santé et formé aux TCC ;
- Un psychiatre spécialisé. Celui-ci peut prescrire des médicaments afin de prendre en charge les symptômes les plus invalidants.