Focus sur les phobies les plus courantes
Face à certaines situations ou à certains objets, vous ressentez une peur irrationnelle. Depuis peu, vous avez même restreint votre cercle relationnel et diminuer vos activités sociales. Et si comme un million de Français, vous étiez victime d’une phobie ? Quelles sont les formes les plus fréquentes et comment se manifestent-elles ? Comment y faire face ? Pourquoi faire appel à un psychologue ? Découvrons ensemble comment surmonter ce handicap et retrouver enfin une certaine qualité de vie.
Top 10 des phobies les plus fréquentes
On classe les phobies selon 3 familles, soit les phobies spécifiques, l’agoraphobie et la phobie sociale. Si certaines font partie du développement psychologique normal comme la peur du noir chez les enfants, d’autres perdurent de manière inhabituelle dans le temps. Et parmi les 6 000 formes de phobies, voici les plus répandues :
- La phobie sociale : la peur des interactions sociales. Cette peur de l’autre peut par exemple se manifester sous forme de sociophobie. La personne redoute alors l’éventuelle agressivité de l’autre.
- L’agoraphobie : la peur des endroits publics avec une sensation d’être comme pris au piège.
- L’amaxophobie ou la peur de conduire une voiture allant même jusqu’à l’incapacité de passer son permis.
- L’émétophobie ou la peur de vomir ou de voir une autre personne vomir.
- La zoophobie ou la peur des animaux comme par exemple les oiseaux.
- L’éreutophobie ou la peur de rougir devant autrui.
- L’hypocondrie ou la peur de tomber malade. Cette crainte peut se décliner sous la forme de latrophobie soit la peur de consulter un médecin ou de nosophobie soit la crainte d’être contagieux.
- L’arachnophobie ou être effrayé par les araignées.
- L’aérophobie ou la peur de l’avion.
- La claustrophobie ou la peur des endroits clos comme un ascenseur
À noter que la phobie d’impulsion n’appartient pas aux troubles anxieux, mais au TOC (troubles obsessionnels compulsifs).
Les phobies : de la cause aux manifestations
L’éducation, un parent phobique, un environnement familial replié, un événement traumatique, la répétition de crises de panique, le mimétisme, sont autant de facteurs prépondérants à l’apparition d’une phobie. Pour être qualifié de phobie, différents éléments doivent être présents comme une peur irrationnelle, une manifestation depuis plus de 6 mois, un facteur déclencheur extérieur, une source de souffrance et la mise en place d’une stratégie d’évitement.
Le facteur extérieur peut être relatif au corps humain comme la vision du sang, à un animal, à un élément météorologique comme l’orage ou à une situation liée comme la phobie scolaire relative à l’école. Des tremblements, des frissons, des sueurs, des bouffées de chaleur, des nausées, une respiration laborieuse, des douleurs abdominales, une sensation d’étouffer, des migraines, des démangeaisons, un malaise sont autant de symptômes révélateurs d’une phobie sous-jacente.
Ces troubles psychologiques et physiques se manifestent de manière violente et incontrôlable face à la situation anxiogène ou à l’objet redouté. La phobie est considérée comme une maladie si cette dernière a un retentissement négatif sur la vie professionnelle, familiale et sociale de la personne.
Comment faire face à une phobie ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé, les phobies impactent de manière invalidante la vie de 12 % de la population. Et si lutter contre ses phobies est loin d’être simple, voici quelques astuces en dehors des traitements médicamenteux, pour y faire face : affronter sa peur, reconnaître les facteurs déclencheurs, verbaliser ses craintes, lâcher prise, rester positif, désobéir à ses peurs, s’informer sur le sujet pour dédramatiser.
Le programme MBSR (la réduction du stress basée sur la pleine conscience) avec la méditation en pleine conscience, l’écriture thérapeutique ainsi que la pratique de la relaxation comme le training autogène peuvent être bénéfiques.
Un psy à la rescousse
La consultation d’un psychologue peut également s’avérer d’un grand secours. La psychothérapie est effectivement une solution pour apprendre à se défaire de ses phobies. La thérapie cognitivo-comportementale est particulièrement adaptée. Elle permet une déprogrammation de la peur et une régression de ses manifestations. La personne est confrontée à une version minime de la situation afin d’identifier et de défaire les pensées anxiogènes.
Les symptômes peuvent également régresser sous l’effet de l’EMDR. Dans ce dernier cas, le but est de délier les mauvaises associations entre circonstances et symptômes. La thérapie EMDR vise à une restauration et une diminution de la charge émotionnelle. L’hypnose humaniste est également une technique fiable. Comptez une séance pour une phobie simple et trois pour une phobie liée à un traumatisme. La thérapie par réalité virtuelle TRV prend ici également sens.
Elle permet avec un casque de plonger le patient dans un univers virtuel maîtrisé. Ainsi en cas d’amaxophobie par exemple on peut le plonger dans une situation sur autoroute. Et enfin, en cas de phobie sociale, la thérapie en ligne est tout indiquée. Par téléphone, mail, tchat ou écrans interposés, elle permet au patient d’établir un contact distancié et de sortir de son isolement. À travers ces différentes approches demeurent l’idée non pas d’éviter la peur, mais bien de la confronter.