Dépressivité et pulsions adolescentes
Par l’intermédiaire de cet article, vous verrez que nous sommes tous animés par des pulsions que nous tentons de maîtriser du mieux que nous le pouvons, ce qui n’est pas le cas des adolescents qui sont victimes de leurs hormones.
Tout individu psychiquement équilibré recherche inévitablement le plaisir mais pas seulement. En effet, tout individu aspire également inconsciemment au néant, à l’état dans lequel il était avant sa naissance, au temps où il ne ressentait aucune tension pulsionnelle. Pour les psychanalystes et psychologues cliniciens, tout être humain se souviendrait inconsciemment d’avoir été fœtus ce qui explique pourquoi nous aspirons à retrouver ce sentiment de fusion avec l’univers, de plénitude.
Ce serait là, la base de nombreuses religions. En d’autres termes, toutes les pulsions de mort visent à une réduction des tensions en visant la mort de l’individu afin de supprimer toutes les pulsions, quelles qu’elles soient. Tout au long de notre vie, pulsions de vie et pulsions de mort s’affrontent tout en étant liées entre elles. Il y a émergence de pathologies et traumatismes lorsque les pulsions de vie et de mort sont totalement différenciées et plus particulièrement lorsque les pulsions d’agressions et de destruction disparaissent.
Un adolescent victime de ses pulsions
Nous sommes tous plus ou moins victimes de nos pulsions, pourtant ça n’a rien de comparable à ce que traverse tout adolescent puisqu’à l’adolescence, c’est le jeu hormonal qui règle l’intensité de ces pulsions. En effet, l’émergence des pulsions vient déséquilibrer le moi qui doit apprendre à gérer le ça (qui est à l’origine des pulsions de l’adolescent), le surmoi (constitué des interdits parentaux et notamment des interdits de l’inceste et du parricide) et la réalité externe.
Puisque le désir à la puberté, devient instinctuel, le danger est donc interne à l’adolescence. En effet, les pulsions d’un adolescent le poussent à avoir des relations sexuelles sans délais mais également à humilier l’autre, à le tuer, à égratigner son narcissisme pour renforcer le sien, voir même à se tuer lui même. Ces dernières pulsions sont dues à un retournement sur soi de la pulsion agressive et destructrice qui explique pourquoi un grand nombre d’adolescents flirtent avec les conduites à risques. Lorsque l’individu se prend lui-même comme cible, en s’alcoolisant à outrance ou en se droguant par exemple, les psychanalystes et psychologues cliniciens parlent de masochisme moral. D’ailleurs, si les suicides concernent davantage les adolescents que les adultes c’est parce que ces derniers sont plus sensibles à leurs pulsions autodestructrices.
La dépressivité adolescente
A l’adolescence difficile de déceler une dépression dans le sens où tous les adolescents traversent une période dépressive sans pour autant être dépressifs. L’adolescence est une période de bouleversements unique dans la vie d’un individu, qui permet à l’enfant de devenir adulte grâce à un système de crises au cours desquelles le jeune n’évolue plus mais involue. En d’autres termes, l’adolescent, tout comme l’enfant en construction de personnalité n’est plus personne mais il n’est pas encore quelqu’un. Les crises qu’il traverse sont, pour la plupart narcissiques et identificatoires.
C’est bien connu, les adolescents s’ennuient et s’acharnent à faire entendre leur souffrance identitaire. A l’origine de l’adolescence, on retrouve la puberté qui est un état de désorganisation biologique intense qui permet le basculement vers la crise identitaire propre aux adolescents. En effet, la majorité des adolescents sont en proie aux incertitudes et aux angoisses de tous genres et sont donc incapables de se projeter dans le futur, voilà pourquoi il est indispensable d’encourager tous les projets des adolescents, quels qu’ils soient.
Des caractéristiques propres à l’adolescence
D’ailleurs, on remarque aisément que la plupart du temps, seul le coté amical motive les adolescents à aller en cours. Ce que les psychanalystes et psychologues cliniciens appellent la dépressivité et la mélancolie sont les principales caractéristiques de l’adolescence. En effet, la majorité des adolescents sont sans arrête fatigués, apathiques et démotivés.
Cet état s’explique par différentes tâches que l’adolescent doit accomplir :
- Faire le deuil de son enfance : l’adolescent doit accepter de se détacher des bras maternels en intériorisant l’être aimé qui est la mère la plupart du temps pour acquérir une certaine indépendance affective.
- Faire le deuil de son corps d’enfant : l’adolescent doit faire le deuil de son corps d’enfant pour ne plus se sentir gêné par son nouveau corps. Les anorexiques sont souvent celles qui ne réussissent pas à faire le deuil de leur corps d’enfant.
- Découvrir son intimité : l’adolescent doit s’approprier son intimité malgré les réticences de sa mère : choisir ses vêtements seul, se changer et se doucher à l’abri des regards, etc. La plupart du temps, c’est le mutisme de l’adolescent qui impose cette barrière générationnelle à la mère.